Entretien SNES-FSU /Directeur de Cabinet du VR.
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Suite à l’action du 06 février 2018, le SNES est reçu à propos de la réforme du Baccalauréat et du Lycée de Kahani.
En l’absence du vice-recteur le 6 février, le Directeur de Cabinet et le DRH du vice rectorat recevaient deux secrétaires du SNES-MAyotte.
L’entretien devait initialement porté sur la réforme du baccalauréat. En raison de l’actualité, Il a également porté sur le droit de retrait exercé par les personnels du lycée de Kahani.
Les représentants du SNES-FSU commencent par expliquer rapidement quelques raisons de la grève du 6 février contre la réforme du Lycée voulue par le gouvernement actuel et son ministre de l’Éducation :
- manque de consultation
- vision libérale qui va encore creuser les inégalités
- choix trop tôt, imposé à des élèves en fin de troisième
- semestrialisation des enseignements en classe de seconde :
pénalisante pour les élèves ayant le moins de culture scolaire
qui sous entend l’annualisation des services pour les enseignants
qui va compliquer l’organisation des services réalisée par les personnels de direction. - disparition du groupe classe nécessaire à l’épanouissement des élèves.
Il est ensuite fourni aux représentants de l’administration des éclaircissements aux contre-vérités trop souvent entendues et utilisées pour justifier une réforme :
- de toutes façons, tout le monde a le baccalauréat : non, 20% des candidats ne l’obtiennent pas.
- de toutes façons, l’orientation se fait avant l’obtention du bac : non, le baccalauréat reste le premier examen universitaire.
- de toutes façons les élèves français ont de mauvais résultats au cours du premier cycle universitaire : non, la France est un des pays les lieux placé par un rapport de l’OCDE.
Il ne s’agit pas d’affirmer que le Lycée actuel ne doit pas évoluer. Au contraire ! mais cela ne peut et ne doit pas se réaliser sans une participation de la sphère éducative.
En réponse, le Directeur de Cabinet du VR, tente de nous donner quelques vertus du rapport Mathiot :
- contrôle continu accru (mais le SNES, par souci d’égalité c’est toujours opposé à ce système d’évaluation discriminatoire)
- création des "modules" à l’exemple du système britannique (malheureusement ce système n’a fait qu’augmenter en Grande Bretagne la dérives des inégalités forts/faible, filles/garçons...)
- le "grand oral" associant une majeur et une mineur (par exemple Maths/Histoire) qui comptera pour 15% de la note finale.
Après environ une demi-heure d’échange, le problème du Lycée de Kahani est abordé.
Nous rappelons l’accord du droit de retrait par le VR, mais qu’il est temps de restaurer un climat de confiance.
La réponse immédiate du Directeur de Cabinet est d’affirmer :
A propos des moyens humains :
- la présence des forces de l’ordre aux abords du Lycée se fera en fonction de l’actualité... Il cite en exemple la grève de Mayco qui a mobilisé les moyens policiers la veille.
- le VR n’a pas de moyens humains a sa disposition. Une mission de réflexion sur le redéploiement des moyens humains a été confiée à madame Vigier (IA-EVS)... pour la rentrée prochaine (le département n’aura alors seulement 4 CPE supplémentaires).
- le Dircab avoue aussi que des problèmes de recrutements ont eu lieu au Lycée (pas de CUI ni de volontaires au service civil n’ont été demandé).
A propos des moyen matériels :
- le VR a effectué des travaux au delà des ses prérogatives, en finançant par exemple la clôture du hub de bus.
- la responsabilité des travaux restants (éclairage, abri pour les élèves et vidéosurveillance du hub) incombe à la Mairie...qui n’aurait rien fait.
A propos des actions menées :
- 44 conseils de disciplines se dérouleront sur une semaine à partir du 14 février.
- réunion administration du Lycée/association des parents le 07 février suivie d’une réunion personnels/association de parents (ces réunions n’ont rien données).
Le Dircab et le DRH nous disent comprendre que les personnels aient peur, mais se demandent si cette peur est fondée. Ainsi le Dircab ne comprend pas que le droit de retrait ne cesse pas alors que les chauffeurs de bus MATIS ont repris le travail. Malheureusement le lendemain de cette entretien, et suite à de nouveaux caillassage, il n’y aura de nouveau plus de bus scolaire.
Exceptionnellement nous laissons la parole, pour clore ce compte rendu, au Directeur de cabinet :
"les personnels ont eu un choc : le décalage entre la vision du système et de son fonctionnement, et la réalité qui s’est confrontée a eux..."